Rien n’est plus réjouissant que d’être à l’écoute.
A l’écoute des mouvements spontanés de la Vie qui prennent toutes les formes possibles, les sons, les odeurs, le souffle de l’air sur la peau, la vibration du corps et l’énergie qui l’anime.
Etre à l’écoute et non pas « se mettre à l’écoute » (pour… quoique ce soit). La nuance est fine et monumentale à la fois. C’est le passage de l’effort à l’absence d’effort et de toute intention cherchant à obtenir un résultat. Alors se révèle un espace absolument ouvert à tout ce qui le traverse, où rien n’est séparé.
Etroit au commencement, ce passage s’éclaire à la faveur d’un instant vécu d’éternité où la beauté d’un paysage, d’une situation, nous laisse le souffle coupé. Disparaissant à nos limitations, nous nous ressentons bien plus vaste que le corps-mental auquel nous nous identifions.
Il s’ouvre parfois à la faveur de crises à traverser, où les fissures devenant ravins, le contrôle ne peut qu’abdiquer… et laisser apparaître ce qui, en nous, nous a toujours portés, accompagnés, aimés.
Nous avons parfois la sensation de ne plus y avoir accès ; s’engage alors une quête fervente et épuisante où se mêlent l’effort et l’élan à retrouver ce que nous sommes vraiment, la Paix, la Joie, l’Unité.
Ce passage, une fois ouvert, ne peut se refermer. Le Souffle s’y engouffre à jamais et nous entraîne dans sa danse pour l’Eternité.
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J’aime vivre le yoga dans cet esprit de la découverte, avec curiosité, sans volontarisme effréné. M’engager pleinement dans la pratique de l’instant où tout est acceptable car déjà accepté.
Dans ce regard global, rien n’est une entrave car tout fait partie du flot spontané de la vie, y compris le fait que cela semble résister à cet instant.
Cultiver ce goût de l’ouverture c’est s’inviter à sentir, ressentir sans fuir l’expérience du moment, la laisser s’exprimer dans la Présence que l’on est et qui se révèle alors.
Cette autorisation à être, pour toutes les parts contractées, blessées, est une libération, sensible dans le corps.
Elle nous ramène à l’origine, où rien n’est séparé. De cette conscience retrouvée, jaillit le mouvement déconditionné, juste, naturel et joyeux de l’individualité, ce jeu de l’Unité.
Image : beauté de cet été dans les gorges de l’Ardèche